11mai

Sodome, source d'inspiration pour le peintre Brueghel

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Le musée départemental n’étant pas encore rouvert au public, Vosges Mag vous propose de poursuivre la découverte de ses œuvres à distance. Pour ce septième rendez-vous, découvrons un tableau de Jan Brueghel, L’incendie de Sodome.

Brueghel de Velours est un peintre aux multiples talents, qu’il exerce dans plusieurs genres. Célèbre pour ses peintures de fleurs, il excelle aussi dans la représentation du paysage. Ici, la finesse de son travail est perceptible dans la délimitation précise des petites figures situées dans un paysage plus large, sur un format très réduit.

Le paysage de cette scène est proche de ceux des scènes d’enfer, peintes sur le même type de petit support de cuivre, qui valent parfois à Brueghel de Velours le surnom de « Brueghel d’Enfer ». Ce dernier était autrefois attribué de manière erronée à son frère Pieter Brueghel le Jeune. Produites en nombre, ces œuvres ont un grand succès auprès d’une élite cultivée, dont fait notamment partie le cardinal Borromeo.

La ville de Sodome, lieu de tous les péchés, est détruite par la colère divine (Genèse, 19). Au premier plan, Loth et ses filles ont été épargnés. Les filles de Loth s’apprêtent à l’enivrer, avant de se livrer à l’inceste pour assurer leur descendance. Sa femme, trop curieuse, a été transformée en statue de sel, qu’on aperçoit au second plan. L’interdiction de se retourner, que l’on retrouve chez Virgile et Ovide, symbolise sans doute la confiance que l’homme est exhorté à avoir vis-à-vis des actions divines.

Loth est non loin de la ville de Sodome, que la justice divine est en train de détruire par le feu. Déjà enivré, le prophète est représenté au moment où il s’apprête à avoir des relations charnelles avec ses filles. Ce double inceste illustre la sanction à laquelle une sexualité désordonnée mène le couple : la descendance engendrée par les filles de Loth suite à l’exécution de leur dessein, les peuples des Moabites et des Ammonites, est par la suite ennemie d’Israël et considérée comme impure. Selon ce récit, une conception impure transmet son caractère vicié aux générations suivantes.

En attendant de pouvoir admirer ce tableau au musée départemental, retrouvez le sur le site internet du MUDAAC : mudaac.vosges.fr

 

Jan Brughel I, dit de Velours (Bruxelles, 1568 ; Anvers, 1625) et son atelier, L’incendie de Sodome, Huile sur cuivre, 20,3 x 23 cm, L.I .13 © MUDAAC - ÉPINAL, cliché Claude Philippot

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