13août
Voyage au centre des archives : le thermalisme d'hier
Tout au long du mois d’août, plongez au cœur de l’histoire des Vosges avec la série « Voyage au centre des archives » en collaboration avec les archives départementales des Vosges. Cette semaine, découvrez le passé des quatre centres thermaux des Vosges.
Depuis l’époque romaine, les cures de thermalisme dans les Vosges sont très plébiscitées par le public. Très vite, la population s’est rendue compte que cette eau particulière pouvait soigner certains maux.
Les thermes de Vittel ne se sont pas faites en un claquement de doigts. Il aura fallu le concours de Louis Bouloumié, l’homme qui a fondé la Société des Eaux de Vittel. En effet, il était malade des reins, du foie et de l’estomac. Alors, à plusieurs reprises de 1852 à 1854, il se rend aux thermes de Vittel et Contrexéville. Il constate rapidement les biens-faits de ces eaux minéralisés. Louis Bouloumié décide donc de racheter la source Gérémoy, en 1854, à Charles Rifflard, cultivateur. Un an plus tard, il obtint une autorisation d’exploitation du gouvernement. Il débute alors la construction d’un pavillon pour la mise en bouteille de l’eau en 1856, et dès 1860, les premiers curistes sont accueillis. Au fil de l’histoire, les constructions thermales se sont faites et défaites. Aujourd’hui, celles encore présentes sont inscrites aux monuments historiques depuis 1990.
Des thermes impériaux
Les eaux curatives de Plombières-les-Bains ont été découvertes il y a plus de 2 000 ans par les Romains. Des travaux de captations sont alors entrepris pour exploiter 37 sources, au final, seules 27 le seront. Malheureusement, les thermes ont été détruites lors d’une invasion barbare. Il faudra attendre le Moyen-Âge pour qu’elles soient reconstruites. Au XVIII° siècle, c’est grâce aux Ducs de Lorraine et aux Chanoinesses de Remiremont que l’établissement se développe réellement. Pourtant, c’est un siècle plus tard que les thermes de Plombières-les-Bains forgent leur réputation. En effet, la famille impériale en tombe sous le charme, surtout l’Impératrice Joséphine et Napoléon III. Ce dernier fréquente la station pendant une dizaine d’année et la déclare d’intérêt publique en 1856, ce qui entraîne la création de la Compagnie des Thermes de Plombières-les-Bains. D’ailleurs, c’est dans cet établissement qu’il signe le traité de Plombières, avec le Comte de Cavour, lors d’une réunion secrète. Suite à cela, la ville entreprend un large changement architectural : elle participe au développement du réseau ferroviaire pour acheminer les curistes jusqu’aux thermes et toujours attirer plus de touristes.
Une cure pour les pauvres et les soldats
Déjà à l’époque romaine, les thermes de Bains-les-Bains étaient fréquentées. En effet, lors de travaux de réparation du bassin principal, au XVIII°, des monnaies en bronze, aux effigies d’Auguste et Agrippa sont retrouvées dans une colonne. Intrigués par les résultats de la cure, les Ducs de Lorraine commencent à y envoyer les soldats, fatigués de la guerre. Le lieu se transforme alors en station thermale militaire. Pourtant, sa renommée était loin d’atteindre celle de sa voisine, à Plombières-les-Bains. Au XVIII° siècles, les thermes de Bains-les-Bains deviennent un lieu de débauche. Pour résoudre ce problème, la mixité est rapidement abandonnée au profit de bains séparés. D’ailleurs, l’entrée qui était jusqu’alors gratuite devient payante. Mais cela n’empêche pas les curistes de fréquenter les lieux. Les thermes commencent enfin à se forger une vraie réputation. Désormais, les thermes de Bains-les-Bains appartiennent à La Chaine Thermale du Soleil.
Le partenaire minceur
C’est en 1774 que le premier établissement thermal de Contrexéville est construit. Mais son histoire commence quelques décennies auparavant. Au milieu du XVIII° siècle, les médecines douces et les vertus curatives de certaines eaux minérales sont en vogue. Un médecin préconise une cure à Contrexéville à l’un des Ducs de Lorraine, Stanislas Leszczynski, qui souffre de différents maux. La notoriété des biens-faits de cette eau commence à s’étendre, jusqu’à ce que le Docteur Thouvenel dépose un mémoire devant l’Académie Royale de Médecine, qui reconnait officiellement les vertus thérapeutiques de la source. Depuis, la ville attire de nombreux curistes pour profiter des soins corps et visages. D’ailleurs, son eau est reconnue comme bénéfique pour la santé par l’Académie des Médecins depuis 1908. Tout comme ses voisines, elle soigne les rhumatismes ou les surcharges pondérales… Mais elle est surtout connue pour ses cures de minceurs. L’établissement développe ses compétences dans ce secteur dès 1979 et est devenu la première station de France à être certifiée Gastronomie Saveur Minceur, en 2005. Pour y arriver, les restaurants aux alentours se sont associés à cet élan de remise en forme en préparant des menus équilibrés.
Merci aux Archives Départementales des Vosges pour la mise à disposition de documents sur le thermalisme dans les Vosges.