Après l’Indiana Jones version 3D, parlons de la dendrochronologie … Non il ne s’agit pas d’une nouvelle espèce de dinosaure mais d’une technique bien utile pour dater un objet ou un monument !

Pas de panique ! Nous ne ferons pas un cours de physique mais plutôt un petit rappel de botanique pour comprendre en quoi les arbres peuvent nous aider à lire le passé. 

N’avez-vous jamais remarqué de jolis cercles organisés, sur une souche d’arbre abattu, ou même sur des bûches près de la cheminée ? En réalité il s’agit des empreintes digitales de l’arbre ! Chaque année, du printemps à la fin de l’été, les végétaux poussent. Cette croissance laisse une trace : ce sont les cernes foncées, séparées par des cernes plus claires. En comptant le nombre de cernes on découvre l’âge des bois. Voici donc une méthode bien utile et simple pour l’archéologue ou l’historien s’ils ont besoin de dater une poutre de charpente, un meuble en bois, une pirogue découverte au fond d’un lac, des poteaux de bois, etc. 

Mais comment lire ces cernes ? C’est un peu plus compliqué... En effet c’est en mesurant la largeur des cernes et en les assemblant dans l’ordre que l’on réussit à lire l’empreinte de l’arbre.

Un exemple : une année de sécheresse, l’arbre aura souffert du manque d’eau et n’aura donc pas pu pousser normalement. Le cerne sera donc très fin pour cette année de sécheresse ! À l’inverse une année de forte humidité et de beau temps, l’arbre aura une belle croissance qui se traduira par un cerne très épais. Et cela peut être confirmé par des récits historiques qui parfois nous relatent les événements météorologiques à travers l’histoire !

Cette empreinte d’identité de l’arbre est comparée à des courbes de références. Il en existe pour plusieurs familles d’arbres : épicéas, chênes, sapins, etc. et différentes régions : Nord de la France, Est, etc. Ces courbes ont été construites par les laboratoires de dendrochronologie. Les chercheurs ont alors réuni des milliers d’échantillons qu’ils ont étudiés au microscope et par ordinateur pour les trier, les assembler et ainsi élaborer une courbe historique de référence pour chaque famille d’arbre dans chaque région. Avec certaines essences bien étudiées, nous pouvons remonter jusqu’à 7000 ans avant notre ère. Il convient alors de comparer l’empreinte de notre arbre à la courbe de référence correspondante et situer notre arbre sur la frise chronologique !

CQFD (Ce Qu’il Fallait Démontrer) : on obtient une datation !!!! 

Mais attention : s’agit-il vraiment de l’année de construction de l’objet ou de l’édifice ? NON ! Seulement l’année à laquelle l’arbre a été abattu … L’arbre abattu a pu sécher durant quelques mois ou années avant d’être utilisé dans la construction d’un objet ou d’un meuble. En outre, le bois a pu être réutilisé pour construire un nouvel objet, plusieurs années après avoir servi une première fois. 

Mais à défaut de meilleur indice ce n’est pas si mal pour résoudre notre enquête historique !

Dans les Vosges, de nombreux éléments de charpentes ou des décors en bois ont bénéficié de ce type de datation. Des immeubles à Neufchâteau, l’ancien théâtre de Mirecourt ou des objets d’arts en bois dans nos églises ! Avec parfois de belles surprises …

A toi de jouer !

Nous avons besoin de tes services ! …. Nous avons retrouvé une ancienne ferme qui pourrait être la maison forte d’un chevalier qui aurait été construite en 1315 ! Mais… sans certitude ! Nous avons alors réalisé des prélèvements (carottages) sur des pièces de bois de la charpente et des planchers…. Sauras-tu les dater ? et peut-être confirmer qu’il s’agit de la maison forte de ce chevalier !

Télécharge ici l’exercice ! (Lien au PDF Dendrochronologie exercice)

Crédits photos : 

Photo 2 : Hannes Grobe/AWI

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dendrochronologie#/media/Fichier:Dendrochronological_drill_hg.jpg

Photos 3 et 4 : Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL

https://www.wsl.ch/fr/foret/cernes-et-croissance-des-arbres/bien-plus-que-compter-des-cernes.html