09avr.
Coronavirus : témoignage d'un boulanger
Avec le confinement, certaines entreprises continuent de fonctionner comme les boulangeries. Comment gèrent-elles cette période si particulière ? Interview* de Mickaël Richard, le gérant de la boulangerie des Chanoinesses à Remiremont.
Alors que 7 employés travaillent au sein de sa boulangerie en temps normal, Mickaël Richard a réduit drastiquement son personnel. Seules deux personnes officient désormais au sein de la boulangerie, une vendeuse et lui-même comme boulanger. La boulangerie a également aménagé ses horaires. Désormais, elle n’est ouverte que les matins du mardi au samedi, de 7h à 13h. Mickaël Richard a aussi adapté sa production. Il a réduit la fabrication de viennoiseries, tout comme celui des pains. Mais, il propose des formules spéciales (3 pains bios achetés, le 4e offert ou 4 baguettes pour 3€).
Cependant, les clients sont, eux, peu nombreux. En raison du confinement, les clients ne viennent plus tous les jours mais une fois par semaine et congèlent le pain.
Récemment, dans un tweet, Bruno Lemaire, le ministre de l’Economie, a invité « les Français à acheter leur pain en boulangerie. La profession est fortement sensibilisée aux règles d’hygiène. »
Malgré cela, Mickaël Richard nous explique les difficultés qu’il rencontre : « on a réduit notre chiffre d’affaires d’environ 70%. On réalise désormais 360 euros par jour contre 1200 euros auparavant. On se retrouve dans une conjoncture difficile. Pour fin avril, si je n’ai pas d’aides de l’Etat je me mettrais en redressement judiciaire (…). Nous avions également prévu de réaliser, cette année, des investissements en modernisant notre magasin afin de rendre la boutique plus attrayante. Nous le ferons l’an prochain… peut-être.»
* Article réalisé en respectant les règles du confinement.