30sept.
Sylvie Tuaillon, une femme de tête
L’actuelle Présidente de la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics des Vosges évoque son parcours fait de multiples expériences plus enrichissantes les unes que les autres.
Sylvie Tuaillon est née à Bussang en 1952, d’une famille qui y est installée depuis sept générations. C’est dire si ses attaches aux Vosges sont solides ! Si plus jeune elle s’intéressait aux langues étrangères, au droit et pensait embrasser une carrière dans les relations internationales, c’est sur d’autres chemins plus locaux que la vie professionnelle va conduire Sylvie.
« Après avoir obtenu un BTS de Gestion comptable, j’ai choisi d’interrompre mon cursus pour entrer en 1973 dans l’entreprise familiale de menuiserie et charpente. J’avais tout à apprendre du métier, avant d’en assurer la succession » souligne-t-elle. Le désir de faire perdurer l’entreprise héritée de sa famille a été le plus fort.
Au service de la profession
Et c’est son fils Gilles, cinquième génération, qui en est aujourd’hui le président. « On est menuisier charpentier à Bussang depuis 1850, la société a été enregistrée au Registre du Commerce en 1920. » La PME, dont la forêt côtoie les ateliers, compte 18 salariés et a étendu son territoire d’activités et son domaine de compétence aux coffrages bois spéciaux.
Du bois au béton
« L’entreprise a toujours adhéré à la Fédération du BTP, un engagement manifesté pour la défense de nos métiers et de nos entreprises, » explique Sylvie Tuaillon. « C’est au décès de mon père en 1990 que j’ai été sollicitée pour participer au Conseil d’Administration, puis au Bureau, et en prendre la Présidence en 2015. Mes missions premières portent, dans un contexte de crise économique, accentuée par la crise COVID, sur le soutien aux entreprises confrontées aux difficultés et sur la défense et la promotion de nos métiers malmenés. Ils sont encore trop souvent mal aimés car on refuse encore d’en reconnaître la valeur, l’utilité, la richesse. Les a priori continuent à vouloir détourner les jeunes des formations par apprentissage et alternance. Je suis bien placée pour savoir que la base du métier ne s’acquiert pas assis sur les bancs de l’école mais debout, au banc du menuisier » précise-t-elle.
Une belle histoire de famille
Devoir s’imposer dans un milieu professionnel traditionnellement réservé aux hommes n’a pas été une crainte pour elle. « En fait, je ne me suis jamais posée la question des rapports sexistes au travail, mais j’ai acquis suffisamment de métier pour être considérée comme professionnelle à part entière. » Mère deux fois et quatre fois grand-mère, Sylvie Tuaillon a su trouver et surtout maintenir son équilibre. « J’ai eu cette chance que mon mari intègre l’entreprise, c’est à deux que nous avons su construire sa pérennité tout en solidifiant nos liens familiaux. Maintenant nous passons le flambeau aux enfants qui ont souhaité poursuivre et s’inscrire dans la continuité de leurs aïeuls. »
Le don de soi pour la chose publique
Egalement forte de trois mandats de maire-adjointe à la commune de Bussang, on peut dire que Sylvie Tuaillon sait ce que signifie l’engagement au service de ses concitoyens : « une expérience très enrichissante concernant le fonctionnement de nos institutions, l’environnement politique et socio-économique et l’administration générale de notre société. »
Le Théâtre du Peuple, un lien fort
« L’histoire de ma famille est profondément attachée à celle du Théâtre du Peuple depuis sa création en 1895 car ce sont mes ancêtres qui ont construit le bâtiment, du premier élément de scène en 1896 à la dernière partie des constructions en 1951 » Depuis son enfance elle participe à cette formidable aventure et est membre du Conseil d’Administration depuis 1986.
Enfin, quand il lui reste du temps libre, Sylvie Tuaillon, très attachée aux montagnes vosgiennes, en profite pour découvrir et redécouvrir la belle forêt, qui est au final le fil conducteur de sa vie.