12janv.

Olivier Claudon, le portraitiste des vosgiennes

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Lauréat du Prix Baron 2020, Olivier Claudon aurait dû exposer en novembre dernier une vingtaine d’œuvres au Salon National des Artistes Animaliers de Bry-sur-Marne dont il était l’invité d’honneur. Une consécration pour ce fils de paysan, aujourd’hui reconnu dans le milieu plutôt fermé de l’Art Animalier. Rencontre avec un artiste peintre et illustrateur passionnément Vosgien…

À Cornimont, dans cette ancienne école du XIXe siècle transformée en atelier d’artiste, un incroyable bestiaire accueille visiteurs, clients ou simples amateurs. Ici, un superbe loup gris au regard hypnotique côtoie en parfaite harmonie, écureuil, chamois, lynx, félins et autres bestioles tandis qu’un improbable quartet de primates donne le tempo… Le tout, sous l’œil bienveillant de la star des lieux : la vache vosgienne portraiturée sous toutes les coutures…

Un talent reconnu

Quelques-unes de ces œuvres étaient prêtes à faire le voyage jusqu’à l’Hôtel Malestroit de Bry-sur-Marne pour être exposées au Salon National des Artistes Animaliers. Hélas, la crise sanitaire a eu raison de cet événement que les organisateurs ont dû se résoudre à reporter en 2021… « Figurer dans la liste des prix Baron et voir ses créations accrochées aux cimaises de ce prestigieux salon qui réunit les meilleurs peintres, sculpteurs, graveurs et photographes animaliers, constitue une reconnaissance, une sorte d’aboutissement », explique Olivier Claudon, dont une toile de vosgienne « Duchesse » avait déjà été primée en 2015. Cette année encore, le peintre avait réservé une place de choix à sa muse « cette vache en clair-obscur, habillée de neige et d’ébène » qui a bercé toute son enfance, passée dans la ferme du Chajoux à La Bresse et dont il est devenu, en toute crédibilité « l’ambassadeur artistique » de la race.

Mise en scène dans un décor épuré, plan serré ou panoramique, réalisé à partir de photographies, chacun de ses « portraits » est unique. « À la manière de Courbet, du Caravage ou de Caillebotte, je m’attache à montrer le “vrai”, à capter l’instant, saisir l’émotion, figer le temps… » précise Olivier Claudon qui, en 1999, a rejoint l’équipe des imagiers d’Épinal pour une collaboration qui aura duré une quinzaine d’années. « Parfois, il me plaît à croire que je fais du Soulage à travers les noirs de la robe de ma muse. »

Un artiste caméléon
Car, peu importe le support, l’artiste est un caméléon. Papier ou toile, crayon ou acrylique, Olivier jongle avec toutes les techniques, les styles et les formats. Une polyvalence née de sa formation de graphiste maquettiste à l’école des Arts Appliqués de Lyon qui lui a permis de répondre aux commandes de ses clients tout en développant son propre style graphique et pictural. De quoi concilier son métier et sa passion.

Un militant du monde rural

Une passion qu’il s’efforce de partager avec le plus grand nombre. Car, pour cet amoureux du monde rural et des Hautes Vosges, croquer les vosgiennes va bien au-delà d’une démarche artistique. C’est aussi une façon de défendre cette race emblématique du massif qui a bien failli disparaître dans les années 70 et surtout de rendre hommage « aux gens de la terre, à ces éleveurs passionnés, à ces montagnards qui consacrent leur vie à valoriser la beauté de leur terroir et de leurs animaux ». Son implication lui a d’ailleurs valu d’être nommé Chevalier dans l’Ordre National du Mérite agricole. Sans doute l’une des distinctions dont il est le plus fier !

 www.olivierclaudon.com

 

 

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