17août

L’éco-prescription pour réduire la pollution médicamenteuse

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43 médecins généralistes, 24 pharmaciens, 2 cabinets vétérinaires, une centaine d’éleveurs et 55 000 habitants du Pays de Remiremont et de ses vallées ont participé de janvier 2016 à décembre 2018, à une étude prospective unique en France sur l’éco-prescription dont les résultats ont été présentés en début d’année par le Dr Patrick Bastien, Président de l’Association pour l’Optimisation de la Qualité des Soins (ASOQS) et le Dr Étienne Curien, chef de projet.

 

Objectif affiché : diminuer les résidus médicamenteux dans l’environnement. « Certaines molécules contenues notamment dans les antibiotiques, antidépresseurs, anti épileptiques ou bétabloquants se retrouvent, en effet, dans les cours d’eau et impactent les milieux aquatiques », indique le Dr Bastien.

 

Stop aux médocs en stock

 

Pour ce faire, les patients ont été sensibilisés au tri et incités à rapporter en pharmacie leurs médicaments non utilisés afin qu’ils soient éliminés de manière sécurisée. Dans les Vosges, l’usine d’incinération de Rambervillers répond aux normes exigées. Ce circuit a permis  de récupérer en moyenne 18,7 kg de médicaments non utilisés par semaine dans chaque pharmacie participante. Plusieurs centaines de kilos de médicaments ont par ailleurs été récupérées auprès des vétérinaires  et des éleveurs, puis acheminées vers  les filières de destruction adéquates.

 

Se soigner sans polluer

Durant deux ans, à efficacité thérapeutique et tolérance équivalentes, les médecins volontaires du Pays de Remiremont ont été invités à prescrire des médicaments moins toxiques pour l’environnement. La prescription d’un antiallergique moins nocif pour l’environnement a servi de  test pour mesurer leur implication. « Ce médicament écologiquement plus vertueux a été de façon assez nette davantage délivré dans la zone d’action de l’éco-prescription que dans la zone témoin non informée située en Haute-Saône » précise le Dr Bastien. « Preuve  de l’intérêt manifesté par les généralistes pour cet aspect environnemental », ajoute-t-il. S’agissant de médecine vétérinaire, l’action s’est concentrée sur l’usage des antiparasitaires qui ont été administrés aux seuls animaux contaminés et non pas de façon systématique à toutes les bêtes.

 

Des résultats encourageants

Même s’il est délicat d’interpréter les résultats des analyses biochimiques des eaux réalisées sur les 6 stations d’épuration concernées et donc de mesurer un éventuel impact des résidus médicamenteux, cette étude a permis de tirer plusieurs enseignements. Premier constat : les soignants de ville (médecins, pharmaciens, vétérinaires) et la population sont sensibles à l’impact environnemental des médicaments. 

 

« Si le choix d’une prescription raisonnée avec une efficacité-tolérance équivalente est donc possible, il nécessite de disposer d’une information préalable » souligne le Dr Bastien. « Pour ce faire, la mise en place sur les boîtes de médicaments d’un pictogramme indiquant son impact environnemental (à la manière des indicateurs “vigilance soleil”, “vigilance femmes enceintes” existant déjà) pourrait être envisagée », précise-t-il. En attendant, chaque habitant peut contribuer à la lutte contre la pollution en rapportant ses médicaments non utilisés en pharmacie.

 

Cette étude a bénéficié du soutien du Conseil départemental, du Pays de Remiremont et de ses vallées, de la Région Grand Est, de l’Europe (Fonds LEADER), de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse et de l’Agence Régionale de Santé (ARS).

 

En savoir + :

wwww.sesoignersanspolluer.com

 

STOP AUX MÉDOCS EN STOCK !

LUTTEZ CONTRE LA POLLUTION MÉDICAMENTEUSE, LA PRÉSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ DES COURS D’EAU

Pensez à rapporter vos médicaments périmés ou non utilisés en pharmacie

 

IMPORTANT

Sortez les médicaments des boîtes

Déposez les boîtes et notices dans la poubelle jaune

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