01mars
Opération de restauration sur les cires habillées du MUDAAC
Le Musée départemental d’art ancien et contemporain (MUDAAC), à Épinal, met en œuvre une opération inédite de restauration sur un ensemble d’objets mystérieux par leur usage, et complexes par leur composition. Jusqu’alors exposées dans le parcours permanent, les seize « boîtes vitrées et images habillées » concernées par cette restauration viennent de quitter le musée et vont voyager jusqu’en Bretagne où elles rejoindront l’atelier régional de restauration de Bignan (56). Là-bas elles passeront tour à tour entre les mains des restauratrices expertes avant de réintégrer leur écrin vosgien dans 6 mois.
Quelle était l’usage de ces vitrines ?
À destination d’une clientèle bourgeoise et plutôt urbaine, ces tableaux vitrés en trois dimensions, fabriqués à partir du XVIIe siècle pour les plus anciens, étaient destinés à une dévotion domestique et privée, les sujets et scènes représentées étant majoritairement religieuses. Les lieux de production connus sont la Bourgogne, le Nivernais et la Lorraine.
La nature de ces objets est composite et mêle différents matériaux, organiques, minéraux et métalliques. Les figures sont réalisées en cire vêtues d’étoffes, ou en bois, ou en papier. La mise en scène est composée dans des boîtes vitrées réalisées en carton tapissés de papier ou de tissu. Les décors, souvent foisonnant, peuvent être constitués de coquillages, perles, soieries, de papier, de végétaux, de verreries, d’éléments en cire, en bois polychrome, etc.
Pourquoi cette campagne de restauration ?
Les interventions vont essentiellement porter sur un dépoussiérage et un décrassage des figures en cire, une consolidation des éléments en papiers et en tissu et une reprise des déformations. Cette mission est confiée à des restauratrices spécialisées, la première dans la céroplastie (art de modeler et restaurer les objets en cire), activité peu courante en France. La seconde est spécialisée dans les arts graphiques et la troisième dans le textile.
Chaque objet a dû être minutieusement emballé dans du papier de soie et du papier bulle puis conditionné dans des caisses pour son transport. Une fois arrivées dans l’atelier breton, débutera une phase d’observation avant de procéder à l’ouverture des boîtes. Il s’agit en effet avant toute intervention de bien comprendre la composition et l’articulation des éléments les uns avec les autres. Chaque spécialiste officiera ensuite sur les ensembles relevant de sa compétence : sculpture pour les éléments en cire, papier pour les éléments de décors des scènes et des boîtes, en tissu pour les vêtements des personnages et certains décors.
Le retour de ces objets est prévu dans 6 mois