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Les rendez-vous du MUDAAC : nature morte d'Etienne Cournault

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Avec sa rubrique « Les rendez-vous du MUDAAC », Vosges Mag vous invite à découvrir chaque semaine une des œuvres exposées au musée départemental d’art ancien et contemporain (MUDAAC) à Epinal. Ce lundi, il s’agit d’un pastel d’Etienne Cournault représentant une nature morte .

D’origine lorraine, Étienne Cournault est né à Malzéville, en Meurthe-et-Moselle, en 1891, dans une famille aisée. Il baigne dans le milieu intellectuel et artistique nancéien par l’intermédiaire de son grand-père Charles Cournault, archéologue et passionné du Proche-Orient. Il prend des cours de dessin à l’École de Beaux-Arts de Nancy avant de s’installer à Paris en 1920. Cournault s’intéresse alors à l’Avant-Garde et formule de nouvelles propositions plastiques en verre (miroirs peints et gravés), au sable ou sur fresque. Inclassable, il s’intéresse tant au cubisme qu’au surréalisme et développe un imaginaire merveilleux où se côtoient métamorphoses et mondes fantastiques. L’artiste s’illustre également dans l’art de la gravure et est un des fondateurs de la Jeune Gravure contemporaine en 1928. Sa production singulière lui attire la reconnaissance et la protection du collectionneur Jacques Doucet. Cournault rejoint finalement sa région natale dans les années 1930 où il continue de créer. Il décède brutalement en 1948.

La première rétrospective de l’artiste se déroule trois ans plus tard, en 1951, au musée des beaux-arts de Nancy. Sur cent-trente œuvres présentées, dix-neuf sont des pastels. Cette technique plus traditionnelle est récurrente dans l’œuvre de Cournault mais n’égale toutefois pas la gravure. Le pastel a traversé toute son oeuvre : l’artiste s’exprime, la plupart du temps sur de grands formats, par de grands aplats de matière vive et colorée, aux accents parfois fauves. Nature morte, portrait, scène de genre, cela a peu d’importance pour Cournault qui saisit la rapidité d’exécution comme un instant volé sur le vif au moment même de son inspiration. Pourtant peu présent dans les collections publiques, son œuvre recenserait neuf-cents pastels.

Dans cette nature morte sur papier gris, le pastel est subtilement travaillé à l’estompe. L’explosion de couleurs du bouquet s’approche du tachisme du début du XXe siècle. Le travail de nuance du vert de la cruche offre un effet de transparence du verre, tandis que le velouté de la pêche est restitué par le rendu poudré. Cournault a joué ici les effets de matière, en associant les couleurs et leurs variations de texture, à l’image également des plis du torchon blanc.

© MUDAAC Épinal, cliché Claude Philippot

COURNAULT Étienne
Malzéville, 1891 ; Malzéville, 1948
Nature morte, 1939
Pastel sur papier vélin gris grainé
H. 50 ; L. 65
Signé, daté en bas à gauche : E. Cournault 1939
Mode d’acquisition inconnu. Collection Mudaac Épinal
2018.0.90

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