Originaire de Normandie, Nayla Cherino Parra est vétérinaire et formatrice en acupuncture sur les animaux depuis plusieurs années.
Elle forme des éleveurs à l’acupuncture en élevage, une méthode de soin naturelle qui vise à rétablir l’équilibre général de l’animal et prévenir d’éventuels problèmes de santé.
Mi-février, elle était dans l’Ouest des Vosges, au GAEC du Frêne à Hagnéville-et-Roncourt, sur l’exploitation de Alain Larché, éleveur de vaches laitières.
Durant deux jours, une dizaine d’éleveurs ont été initiés à cette pratique.
Une autre approche de la santé animale
Renforcer la santé globale des animaux, prévenir et soulager les inflammations et réduire les traitements médicamenteux, l’acupuncture a de multiples bienfaits. Encore faut-il savoir par où commencer ?
Avant de piquer les animaux avec les aiguilles d’acupuncture, les mêmes que l’on utilise pour les humains, les éleveurs doivent apprendre à développer leur perception de l’état de santé de l’animal.
C’est une étape clé dans la pratique : « Avant chaque action sur l’animal, j’invite les participants à écouter leurs ressentis, à ce qu’il se passe à l’intérieur d’eux. J’insiste sur la nécessité de se recentrer sur ce que l’on s’apprête à faire. Une fois ce travail fait, on peut se lancer ! » incite plusieurs fois, Nayla.
Il s’agit de bien observer l’animal et sa réaction lorsque l’on s’approche de lui.
Lorsque l’éleveur s’approche de l’animal pour le piquer, il doit être confiant et serein pour ajuster au mieux son geste et pour soigner efficacement et sans danger.
Dans le cas inverse, l’animal peut réagir plus ou moins bien. Il peut s’agiter ou faire des mouvements brusques…
Plus d’une 20aine de points d’acupuncture pour relancer « la circulation de l’énergie »
Il existe de très nombreux points d’acupuncture. Chaque point est relié à un organe précis par des méridiens, qui sont des canaux dans le corps où circule l’énergie vitale appelée le « Qi »*, prononcer « Tchi ».
Après avoir relevés les symptômes, on pose les aiguilles sur les points d’acupuncture. On laisse agir 20 à 30 minutes. Les aiguilles tombent toutes seules lorsque que la circulation de l’énergie est rétablie.
L’acupuncture est une approche globale de la santé. On considère la maladie comme l’expression d’un déséquilibre, c’est pourquoi on va chercher à rétablir l’équilibre.
Pratiquer l’acupuncture en élevage permet de réduire de 20 à 30% les frais vétérinaires et améliore la santé globale des animaux.
Mais d’où vient l’acupuncture ?
Largement pratiquée en France et dans le Monde, l’acupuncture est une des branches de la médecine traditionnelle chinoise.
C’est une pratique plusieurs fois millénaire.
Elle prendrait son origine dans les vallées du moyen Fleuve jaune, appelé aussi « rivière mère », le deuxième plus grand fleuve de Chine, long de plus de 5000 km.
On avance parfois l’hypothèse que l’acupuncture est née de la pratique de tatouages rituels : « En piquant toujours au même endroit, on obtenait des effets constants dans un lieu du corps souvent très éloigné du lieu de la piqûre — et les Chinois, qui sont minutieux et observateurs, établirent des rapports de cause à effet. » *1
* L’ acupuncture repose sur le concept taoïste du « Qi », qui est le souffle de vie, la force vitale ; c’est une énergie qui traverse tous les êtres vivants. Pour soigner, on relance la circulation de cette énergie pour enclencher le processus de guérison.
*1 « Histoire de L'ACUPUNCTURE EN CHINE, Des origines à la fin des Ming » par le Dr Jeannine JACQUEMIN