13juin

Réimplantation de l’Arnica dans les Vosges : Où en est-on ?

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En 2018, le Conseil départemental des Vosges a lancé un projet de réimplantation de l’Arnica pour sécuriser la filière et pour faire face à sa disparition sur certains secteurs.

6 sites dans les Hautes-Vosges ont été choisis pour y replanter des plants cultivés originaires du Markstein.

En 2022, quels premiers enseignements peut-on tirer de cette expérimentation ?

 

Les caractères physiques et biologiques des sols sont déterminants

Le sol et sa composition sont des facteurs déterminants pour la réussite de la réimplantation de l’Arnica.

Sur les sites où les sols ont été remaniés (travaux de terrassement par exemple), la réimplantation a été un échec.

Deux sites sont concernés : au Valtin pour lequel les pieds ont totalement disparu au bout de 4 ans, et à la Schlucht, où les pieds ont totalement disparu au bout de 2 ans.

Dans ces deux cas de figure, le passé historique des sols, leur origine et leur composition apparaissent comme un facteur fondamental à prendre en considération au moment de la sélection du site de réimplantation.

La concurrence avec d’autres plantes semble aussi être un facteur à prendre en compte.

Sur le site de La Bresse, la population ne cesse de diminuer depuis 2018. Néanmoins l’espèce est toujours présente, 27,7 % des pieds y ont fleuri en 2022.

La présence de Myrtille pourrait expliquer l’apparente régression de la population d’Arnica.

Pour rappel, le site avait été débroussaillé juste avant les plantations de 2018.

 

3 sites sur 6 où la réimplantation est jugée « stabilisée » ou en « bonne voie »

 

Sur le site de Xonrupt-Longemer (Le Collet 1), la réimplantation peut être jugée en phase de stabilisation (stabilité de la population d’Arnica réimplantée).

Depuis 2019, la population y est relativement stable avec plus de 25 % des pieds implantés.

Les sites où la réimplantation peut être jugée en bonne voie (augmentation de la population d’Arnica réimplantée) correspondent à Gérardmer (Le Grouvelin) et Xonrupt-Longemer (Le Collet 2).

Depuis 2022, ces 2 deux populations semblent se développer avec l’apparition de nouveaux pieds d’Arnica. Ces résultats sont très encourageants.

En toute logique, ces populations devraient croitre en 2023 ; cependant les conditions de sécheresse de l’été 2022 pourraient représenter un frein à cette croissance attendue.

 

 

Quelles premières observations peut-on faire ?

L’intégrité des sols et son historique semblent être des éléments fondamentaux à prendre en considération.

Les plantations d’Arnica sont à opérer en milieu naturel sur des sols sans remaniement, même si la végétation en place est proche de l’habitat typique de l’espèce.

Les véritables habitats de chaumes (pelouses et landes d’altitude) semblent correspondre à la réimplantation de l’Arnica et sont à rechercher en priorité dans l’éventualité d’une réimplantation d’envergure à l’échelle du Massif Vosgien.

Dans tous les cas, une réimplantation d’Arnica au sein de son habitat typique ne garantit en rien la réussite de l’opération.

D’autres facteurs entrent en ligne de compte, notamment les conditions climatiques prévalant juste après les phases de plantations.

L’Arnica est en effet fortement influencée négativement par les conditions climatiques, notamment à la chute des températures au-delà du mois de mai, à une sécheresse prolongée durant les mois de juin et juillet et au départ de la couche de neige avant le mois de mai.

Le changement climatique complexifie de fait les éventuelles opérations de réimplantation visant à renforcer les populations existantes.

 

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