25sept.
Le Rendez-vous du MUDAAC : Nature morte façon Etienne Cournault
Chaque semaine, la rubrique « Les rendez-vous du MUDAAC » vous propose de découvrir une des œuvres présentées au musée départemental d’art ancien et contemporain (MUDAAC) à Epinal. Ce lundi, intéressons-nous à une nature morte datant de 1939 peinte par Etienne Cournault.
D’origine lorraine, Étienne Cournault est né à Malzéville (Meurthe-et-Moselle) en 1891 dans une famille aisée. Il baigne dans le milieu intellectuel et artistique nancéien par l’intermédiaire de son grand-père Charles Cournault, archéologue et passionné du Proche-Orient. Il suit des cours de dessin à l’École de Beaux-Arts de Nancy avant de s’installer à Paris en 1920. Cournault s’intéresse alors à l’avant-garde et formule de nouvelles propositions plastiques en verre (miroirs peints et gravés), au sable ou sur fresque. Il s’illustre également dans l’art de la gravure : c’est l’un des fondateurs de la Jeune Gravure contemporaine en 1928.
La pratique du pastel a aussi traversé toute l’œuvre de Cournault : l’artiste s’exprime, la plupart du temps sur de grands formats, par de grands aplats de matière vive et colorée, aux accents parfois fauves. Nature morte, portrait, scène de genre, cela a peu d’importance pour lui : il saisit la rapidité d’exécution comme un instant volé au moment même de son inspiration.
Dans cette nature morte sur papier gris, le pastel est travaillé à l’estompe de manière subtile. L’explosion de couleurs du bouquet s’approche du tachisme du début du XXe siècle. Le travail de nuance du vert de la cruche offre un effet de transparence du verre, tandis que le velouté de la pêche est restitué par le rendu poudré de la matière. Cournault joue ici sur les effets de matière, en associant les couleurs et leurs variations de texture, à l’image également des plis du torchon blanc.
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Étienne Cournault (1891-1948)
Nature morte, 1939
Pastel sur papier vélin gris
© Mudaac Épinal, cliché Claude Philippot