A la Neuveville-sous-Montfort ce mardi 21 novembre, le Département des Vosges a posé un  piézomètre en partenariat avec le BRGM ( Bureau de Recherches Géologiques et Minières ). Ce forage fait 280 m de profondeur et la sonde sera immergée à 80 m. C'est via un capteur de pression que le BRGM pourra mesurer le niveau d'eau et ces données seront télétransmises en temps réel. Actuellement 15 piézomètres permettent de surveiller la ressource en eau dans le secteur du SAGE GTI. D'autres vont être installés.

Le Conseil Départemental des Vosges s’est en effet engagé à mettre en œuvre un observatoire hydrogéologique des ressources en eau, outil de pilotage des actions du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux de la nappe des GTI (SAGE GTI). L’objectif est de suivre les différentes ressources du secteur, les prélèvements et la consommation. Tout cela en intégrant les évolutions du changement climatique. Différentes actions sont prévues pendant 4 ans, et la première consiste à installer plusieurs piézomètres (sonde de mesure de niveau de la nappe) pour renforcer le réseau de surveillance actuel et la mise en œuvre de suivis réguliers sur les différentes nappes du périmètre du SAGE GTI.

Les données récoltées grâce à ces piézomètres seront mises à disposition de tous les acteurs afin qu'ils puissent se les approprier. 

Les GTI : ressource aquifère majeure.

Les Grès du Trias inférieurs sont issus de dépôts successifs de sables qui ont été charriés sous l’action d’un grand fleuve s’écoulant vers le nord-est en direction de la mer germanique, à l’ère secondaire (Mésozoïque). Ces dépôts se sont cimentés par précipitation et cristallisation des sels. Au fur et à mesure, pendant des millions d’années, l’eau s’est infiltrée entre les grains composant cette roche, par porosité, afin de constituer la nappe « des GTI ». Elle est le plus grand réservoir d’eau souterraine de la région Lorraine. Présente sur l’ensemble de la région, elle s’étend jusqu’au Luxembourg et à l’Allemagne et s’enfonce sous le Bassin Parisien. En grande partie captive (sous couverture), elle est particulière par son mode et sa vitesse de recharge, très lente (estimée à 1 km / 1000 ans dans le secteur de Vittel).

Le SAGE :

Au regard des enjeux de gestion de la ressource en eau souterraine dans le secteur sud de la nappe, un SAGE de la nappe des GTI nommé « SAGE GTI » a été élaboré.

Il s’agit d’un document de planification de la gestion de l’eau à l’échelle d’un territoire hydrographique cohérent (bassin versant, nappe aquifère…).

Le SAGE concilie les différents usages de l’eau (domestique, industriel, agricole…), la protection des milieux aquatiques, les spécificités du territoire. Une fois approuvé, ce document guide toutes les décisions prises par l’État, les collectivités et les établissements publics. Le SAGE aura aussi valeur de réglementation et s’imposera à tous.             

Le SAGE est élaboré de manière collective par l’ensemble des acteurs de l’eau du territoire. Ils sont regroupés au sein d’une assemblée délibérante, la Commission Locale de l’Eau (CLE), qui offre un espace de discussion. Véritable noyau décisionnel du SAGE, la CLE organise la démarche sous tous ses aspects : déroulement des étapes, validation des documents, arbitrage des conflits, mais aussi suivi de la mise en œuvre. Une fois le SAGE adopté, la CLE veille à la bonne application des préconisations et des prescriptions définies, ainsi qu’à la mise en place des actions.

Régine BÉGEL, Conseillère départementale, est actuellement la présidente de cette Commission Locale de l’Eau.  Elle est assistée par 2 vice-présidents, Benoît JOURDAIN, vice-président du Conseil départemental et Jean-Luc COUSOT, président du SIE de la Région Mirecurtienne.

Le SAGE a été approuvé par Madame la Préfète le 28 juillet dernier et peut entrer dans la phase d’action avec la mise en œuvre des 15 dispositions dont voici les principales :

• Fixer des seuils de prélèvements dans la nappe des GTI
• Rationaliser les consommations pour tous les usages
• Promouvoir les économies d’eau et sensibiliser les consommateurs
• Améliorer le fonctionnement et la performance des réseaux publics d’alimentation d’eau potable
• Protéger la qualité de la ressource