Chaque semaine, la rubrique « Les rendez-vous du MUDAAC » vous propose de découvrir une des œuvres provenant du musée départemental d’art ancien et contemporain (MUDAAC) à Epinal. Pour ce premier rendez-vous de l’année 2024, intéressons-nous à un tableau en albâtre sculpté.

L’albâtre, du nom de la ville Alabastron (Égypte), est un matériau d’origine minérale. Très tendre, il se travaille grâce aux outils de sculpture sur bois et est particulièrement apprécié au Moyen Âge et à la Renaissance. On l’emploie notamment dans la sculpture funéraire. Son usage se développe après la découverte de gisements en Angleterre et aux Pays-Bas. Dans les Pays-Bas catholiques, la ville de Malines, siège flamand de la cour des Habsbourg après 1507, devient le centre majeur de la production d’albâtre aux XVI^e et XVII^e siècles. Cette production se caractérise par les reliefs de dévotion, très appréciés dans le contexte de la Contre-Réforme.

Avec l’adoration des bergers, l’adoration des mages est sans doute l’épisode le plus souvent traité par les artisans d’art de Malines. Cette scène illustre l'Évangile selon saint Matthieu (1,1-12). Des mages venus d'Orient ont suivi une étoile, qui les a guidés jusqu’au Christ. Arrivés dans l'étable où se trouve la sainte Famille, ils se prosternent devant l'Enfant et lui offrent de précieux présents, à la symbolique forte : l'or (le roi), l'encens (le dieu) et la myrrhe (l'homme mortel, la myrrhe servant à l'embaumement). C'est au Moyen Âge qu'apparaissent les trois « rois mages » nommés Gaspard, Melchior et Balthazar.

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Anonyme
L’Adoration des mages
Malines, XVII^e siècle
Albâtre, bois

© Mudaac Épinal, cliché Bernard Prud’homme