18mars
Le Rendez-vous du Mudaac : Quand les paysages lorrains inspiraient Guillaume
Chaque semaine, la rubrique « Les rendez-vous du MUDAAC » vous propose de découvrir une des œuvres du musée départemental d’art ancien et contemporain* (MUDAAC) à Epinal. Ce lundi, intéressons-nous à un pastel que Victor Guillaume a peint en 1940 et qui illustre bien sa propension à reproduire les paysages de sa lorraine natale.
Né en 1880 à Tantonville en Meurthe-et-Moselle, Victor Guillaume passe vraisemblablement une enfance paisible dans un environnement rural et modeste. Au moment de l’émergence de l’École de Nancy et de l’effervescence autour de l’Art nouveau, il intègre l’atelier d’Eugène Vallin et se destine à l’ébénisterie et à la sculpture sur bois. Son cercle professionnel et amical se compose des fondateurs de l’École de Nancy : dans l’atelier d’Eugène Vallin, il côtoie Émile Gallé, Victor Prouvé, Michel Colle ou encore Charles de Meixmoron.
Victor Guillaume crée son propre atelier de plâtrerie décorative et participe à plusieurs concours, avant de débuter une carrière de peintre en 1908. La campagne lorraine et ses nombreuses variations deviennent son sujet de prédilection. Eugène Corbin, célèbre mécène des artistes nancéiens, le repère rapidement et devient un fidèle soutien. Il intègre le courant de la Jeune École lorraine, aux côtés de Michel Colle, d’Ernest Ventrillon et de Paul Colin. Son emménagement en 1912 à Lay-saint-Christophe confirme son éloignement de l’École de Nancy, renforcé par la Première Guerre mondiale. Son goût pour la liberté et son indépendance d’esprit en font d’ailleurs un artiste inclassable et d’avant-garde. La fin de sa vie est marquée par son installation à Vaudémont où son existence se termine dans la pauvreté.
La captation du moment présent, l’éloge de la lumière et de la couleur, ainsi que l’économie de geste distinguent les paysages de Guillaume, qui puise, comme Cézanne avec la montagne Sainte-Victoire, d’infinies déclinaisons dans les collines de Sion. L’association des différentes gammes de couleurs pourraient s’apparenter à une tentative de libération de la couleur dans une démarche proche du fauvisme. Il laisse libre cours à sa vision des couleurs, en s’attachant à leurs variations plutôt qu’à une représentation formelle du paysage.
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Victor Guillaume (1880-1942)
Paysage lorrain
1940
Pastel sur papier
© Mudaac Épinal, cliché Claude Philippot