25mars

Le Rendez-vous du MUDAAC : une péliké, quésaco ? on vous l'explique ici

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Chaque semaine, la rubrique « Les rendez-vous du MUDAAC » vous propose de découvrir une des œuvres du musée départemental d’art ancien et contemporain* (MUDAAC) à Epinal. Ce lundi, intéressons-nous à un vase à anse, issu de la collection Canpana. Cet objet appelé péliké date du VIe siècle av. J.-C., servait à la conservation des denrées.

Une péliké est un vase à panse ovoïde et pied en disque, à l’embouchure ourlée, muni de deux anses. Produite dans la région de l’Attique au VIe siècle avant J.-C., elle porte un décor de figures rouges : cette technique a été mise au point vers 530 avant J.-C. par les céramistes athéniens. Le peintre trace au vernis noir les contours du personnage, avant de noircir au pinceau le fond du vase. Les détails des figures sont ensuite ajoutés au pinceau. Le développement de cette technique coïncide avec l’apparition d’un courant artistique purement grec. Celui-ci puise ses motifs dans la mythologie et dans la vie quotidienne. Ici, Dionysos est assis sur un siège à dossier arrondi, à gauche. Vêtu d’une longue robe et d’un manteau, il tient de la main gauche le thyrse et de la main droite un canthare dans lequel Demeter, couronnée, verse un liquide d’une œnochoé. Elle porte dans la main gauche un flambeau. Derrière elle se tient un homme drapé. Cet objet provient de la collection Campana

La collection Campana

En 1833, le marquis Giovanni Pietro Campana est nommé directeur du Mont-de-Piété de Rome. Homme du monde, c’est un collectionneur frénétique, commandant campagnes de fouilles et achetant dans toute l’Italie. Autour du cabinet d’antiques et de médailles légué par sa famille, il réunit un trésor italien, depuis l’art étrusque jusqu’à l’âge baroque : sculptures, majoliques, retables, fresques, céramiques… Campana s’intéresse à tous types de matériaux, y compris les moins nobles.

Mais ce collectionneur complet est aussi pilleur, trafiquant et quelque peu arnaqueur. Endetté par ses dépenses, il engage sa collection au Mont-de-Piété, avant de puiser dans la caisse. En 1857, les États pontificaux, son employeur, lui intentent un procès pour détournements de fonds et malversations. Jugé, le marquis est emprisonné puis banni à perpétuité. Sa collection est saisie, mise à l’encan et dispersée. En 1861, ce sont près de 12 000 objets qui sont acquis par Napoléon III pour les collections publiques françaises.

À partir de mai 1862, ils sont exposés au Palais de l’Industrie, appelé musée Napoléon III. Puis certains d’entre eux gagnent le Louvre, tandis que d’autres sont, dès l’année suivante, envoyés en province. Deux autres dépôts en région suivront, l’un en 1874, l’autre entre 1893 et 1895. Une commission interministérielle est chargée d’organiser la répartition entre les musées ; elle classe les villes en trois catégories, suivant leur taille et les soutiens politiques dont elles bénéficient. Ce classement détermine par la suite le nombre d’objets envoyés, entre 18 et 115 par musée. Dès 1863, le musée d’Épinal accueille 72 vases en terre cuite et 7 marbres.

 

Retrouvez toutes les collections du MUDAAC ICI

 

Péliké, VIe siècle av. J.-C. © Mudaac Épinal, cliché Claude Philippot

Giovanni Pietro Campana, avant 1857-1858 © Domaine public

 

*Le musée est actuellement fermé en raison d’importants travaux.

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