21mai

Le Rendez-vous du MUDAAC : le Vieux Port de Marseille sous la pluie

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Chaque semaine, la rubrique « Les rendez-vous du MUDAAC » vous propose de découvrir une des œuvres du musée départemental d’art ancien et contemporain* (MUDAAC) à Epinal. Ce lundi, intéressons-nous à un tableau d’Albert Marquet représentant le Vieux-Port à Marseille.

Sorti de l’intimité du salon du collectionneur Robert Chevalier lors de son legs au Musée départemental en 1966, cette peinture d’Albert Marquet représente le port de Marseille à la fin de la Première Guerre Mondiale.

À l’opposé d’une représentation ensoleillée et lumineuse, Albert Marquet nous livre ici une composition du Vieux Port sous la pluie. Malgré la grisaille, le peintre parvient à recréer une source de luminosité par la réverbération de la chaussée mouillée : la lumière ne vient pas du ciel mais du sol. Délicate et diffuse, cette dernière irradie la composition par le bas. Albert Marquet manie avec dextérité les nuances chromatiques et délivre avec subtilité des camaïeux gris et blancs, tirant quelquefois vers le lilas. La composition du tableau s’organise entre les lignes très épurées, tracées à vue, comme l’architecture du premier plan, les chais de vins, les contours et mâts des bateaux et pour consolider l’ensemble, la structure métallique du Pont Transbordeur, figure incontournable du Vieux Port de Marseille au début du XXème siècle.

Depuis la fenêtre de son atelier, situé à l’angle du quai de Rive-Neuve et du canal de la Douane au niveau de la place aux Huiles, Albert Marquet met à profit cette vue exceptionnel et pittoresque du Vieux Port Marseille à la Belle Époque.

 

Natif de Bordeaux, Albert Marquet intègre l’École des Arts décoratifs puis l’École des Beaux-Arts à Paris. C’est lors de sa formation qu’il rencontre et devient ami avec Henri Matisse, Henri Manguin et Charles Camoin. À partir de 1899, il participe régulièrement aux Salons (Salon des Indépendants, Salon d’Automne), ses toiles sont appréciées par une clientèle bourgeoise.

Ainsi, il signe en 1905 un contrat d’exclusivité avec le marchand d’art Eugène Druet qui lui apporte une stabilité financière. Il rejoint ses amis peintres dans le Sud de la France ; il séjourne notamment à Saint-Tropez, Menton ou Nice. L’année 1905 marque également la naissance du termes « Fauves », groupe d’artistes dont fait partie Marquet, appelés ainsi par un journaliste. Caractérisés par leur traitement de la couleur, souvent vive, qui supplante le dessin, les Fauves constituent une nouvelle génération d’artistes, dans laquelle la couleur donne toute sa force aux œuvres.

 

 

© MUDAAC - Épinal © ADAGP, Paris, 2024

Albert MARQUET (Bordeaux, 1875 ; Paris, 1947)
Marseille sous la pluie
Vers 1918
Huile sur toile
Legs de Mme Chevalier, 1966
67.1.1

 

Retrouvez toutes les collections du MUDAAC ICI

 

*Le musée est actuellement fermé en raison d’importants travaux

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