27mai
Le Rendez-vous du MUDAAC : les toits de Paris version Maximilien Luce
Chaque semaine, la rubrique « Les rendez-vous du MUDAAC » vous propose de découvrir une des œuvres du musée départemental d’art ancien et contemporain* (MUDAAC) à Epinal. Ce lundi, intéressons-nous à un tableau de Maximilien Luce qui nous offre une belle vue sur les toits de Paris.
Initialement formé à la gravure sur bois, Maximilien Luce suit l’enseignement de Carolus Duran qui l’initie à la peinture. Il est l’un des initiateurs du mouvement néo-impressionniste, avec Seurat et Signac. Il peint par touches juxtaposées, formant des pointillés, afin de décomposer les couleurs et les volumes. Ses sujets de prédilection sont les paysages, notamment urbains. Peintre de son époque, Maximilien Luce s’intéresse au monde ouvrier et aux métiers de la construction (maçon, terrassier, débardeur).
Dans ce paysage, Maximilien Luce surplombe les toits de Paris, depuis une fenêtre du boulevard Arago. Les tonalités ocre, pour les toits en tuile, et grise, pour ceux en zinc, dominent au premier plan. La nature est largement présente avec les arbres des jardins de l’Observatoire, autour desquels semble s’être organisée l’élévation des immeubles. L’Observatoire est l’élément central de la composition, identifiable grâce à ses deux coupoles. Fondé en 1667, il demeure le pôle national d’excellence de recherche en astronomie, le plus ancien encore en activité au monde. En arrière-plan se dresse le Panthéon, couronné par un dôme.
Le “Paris” de Maximilien Luce est dans ce tableau dominé par le découpage géométrique des toits et cheminées fuyant vers le haut de la composition, accentuant la sensation de profondeur. Le travail du gris teinté de vert, d’ocre et de beige accroît la luminosité, renforcée par le ciel gris bleuté.
Acheté par l’État en 1940, la Vue du quartier de l’Observatoire de Luce intègre les collections du musée national d’Art moderne avant d’être déposé en Musée départemental des Vosges en 1955. Ce tableau illustre la volonté de « répartition » des collections nationales sur le territoire, et en particulier dans les musées de province. Le dépôt, de cette œuvre et de douze autres peintures témoigne de la volonté du conservateur de l’époque, André Jacquemin, de développer la section d’art moderne du musée.
© dépôt du Musée d'Orsay, Paris au MUDAAC, Épinal. cliché Bernard Prud'homme
LUCE Maximilien
Paris, 1858 – Rolleboise, 1941
Vue du quartier de l’Observatoire
Entre 1882 et 1889
Peinture à l’huile sur toile
Dépôt du Musée d’Orsay
D.C.1509.5
Retrouvez toutes les collections du MUDAAC ICI
*Le musée est actuellement fermé en raison d’importants travaux.